La souveraineté intérieure : quand le silence devient puissance
Je me souviens très bien de ce moment.
C’était pendant une réunion, plutôt banale à première vue.
Je présentais un projet, un de ceux que j’avais porté pendant des semaines, avec toute la conviction et l’implication du monde.
Et là… elle m’a coupé.
Une façon de reprendre ma phrase pour “reformuler”, comme si elle traduisait mes mots pour les rendre “plus clairs”.
J’ai souri. J’ai continué.
Mais à l’intérieur, quelque chose s’est contracté, ca m’a agacé.
En sortant de cette réunion, j’étais partagée entre la colère et la fatigue
La fatigue d’avoir encore à prouver.
À montrer que je savais.
Que je n’avais pas besoin qu’on m’explique comment dire les choses.
Ce n’était pas mes compétences qu’elle testait.
C’était ma capacité à rester focus sans m’éparpiller
Ces micro-dominations, on les connaît toutes
J’ai repensé à toutes les fois où j’avais encaissé ce genre de situation.
En clientèle, avec des partenaires ou même des collègues avant.
Des gestes , des mots , des attitudes tellement banales qu’on finit par les normaliser.
Ma psy m’avait dit un jour
Aujourd’hui, lorsque je me retrouve dans ce genre de situation, je repense à ma psy qui me disait :
Tu n’as pas besoin de reconnaissance pour exister.
Tu dois agir, sans chercher à convaincre.
Epargne ton énergie pour des projets plus grands
C’est presque devenu des mantras, que je me répète a chaque collaboration, intervention ou animation.
Mon comportement à changé
Expérience ou maturité ou un peu des deux,
Je ne relève plus,
Je ne cherche pas à “faire passer un message”.
J’observe, j’analyse, j’ajuste
Je ne laisse plus de place au doute.
Au doute sur ma légitimité, ma confiance, mon expertise, à être au bon endroit et à ma juste place.
Les règles du jeu ont changé
J’ai récupéré ma puissance
Le silence est parfois une arme de destruction massive.
Il déstabilise plus que n’importe quelle justification ou défense.
Depuis, j’observe différemment.
Je ne cherche plus à me battre dans chaque conversation.
Je remarque les rapports de pouvoir, les tests, les dynamiques.
Et je décide.
De rester, ou de me retirer.
L’autorité se place intérieurement
Avant d’être reconnue à l’extérieur.
Je crois que c’est ça, notre travail de dirigeantes aujourd’hui.
Apprendre à naviguer dans ces espaces de pouvoir sans nous perdre.
Garder la tête froide, le cœur aligné et l’âme claire.
On ne prouve plus, on incarne.
C’est là que se trouve le point de bascule pour enfin rayonner et attirer.
Si ces mots résonnent…
Partage-les à une autre dirigeante qui a besoin de les entendre.
Parfois, il suffit d’un simple texte pour qu’une femme se redresse et se souvienne de sa valeur.
Véronique Santoro