La fatigue de toujours devoir prouver

Une fatigue qui ne se voit ni sur le visage, ni dans la voix… mais qui s’accumule là, au fond de l’estomac, entre deux réunions et trois validations.

C’est la fatigue de devoir prouver.

Prouver qu’on est compétente.
Prouver qu’on mérite sa place.
Prouver qu’on sait.
Prouver qu’on peut.

Même quand on l’a déjà fait cent fois.

La fatigue qui ne vient pas du travail, mais du regard

A chaque étape, on venait “vérifier”.

“Tu es sûre ?”
“Tu peux détailler ?”
“Tu peux prouver ce point-là ?”

Et je le faisais.

Avec cette rigueur qu’on applaudit chez les femmes… en oubliant à quel point elle s’use à force d’être exigée.

Tout le monde était satisfait.

J’étais vidée.
Parce que ce qui épuise, ce n’est pas la charge de travail.
C’est la charge de justification.

L’usure invisible

Cette usure, on la porte longtemps sans l’admettre.

Parce qu’on se dit qu’on doit être plus forte.
Plus préparée.
Plus irréprochable.

On apprend à être une femme “solide”.
À anticiper les questions.
À sur-démontrer ce que d’autres affirment sans preuve.
À exceller pour respirer.

Et à la longue, cette hyper-performance devient une routine.
Un réflexe.

Jusqu’au jour où on réalise que la vraie fatigue, ce n’est pas d’en faire trop.
C’est d’en faire trop pour être rassurée.

Être la preuve, plutôt que faire ses preuves

Aujourd’hui, je ne cherche plus à convaincre.

Je laisse ma présence parler.
Je laisse mes résultats parler.

Je ne suis plus dans la démonstration.
Je suis dans la souveraineté.

Le monde s’ajuste très bien à ça.
Parce que la vérité, c’est que ce n’est pas le volume de preuves qui crée la légitimité.

C’est la posture.
C’est la paix dans la voix.
C’est la cohérence dans le regard.

La dignité comme nouvelle forme de leadership

Il y a une forme de dignité dans le fait de ne plus trop expliquer.

De ne plus s’excuser.
De ne plus sur-détailler.

Pour être juste.

Tu sais qui tu es.
Tu connais ta valeur.
Tu n’as plus besoin d’en faire la preuve.

C’est là que la force commence.
Dans le silence.
Dans la position assumée.

“Ma présence suffit”, je suis capable.

Pour toutes celles qui se reconnaissent

Les femmes qui lisent ces lignes savent.
Cette tension interne, elles la portent depuis longtemps.
Elles savent ce que c’est de tout maîtriser… et de sentir malgré tout qu’il manque toujours “quelque chose” pour être tranquille.

Je veux leur dire :

Ta valeur ne se négocie pas.
Ton expertise n’a pas à être justifiée en boucle.

Et ton silence, parfois, est une réponse.

Tu n’as pas besoin d’en faire plus.
Tu n’as pas besoin de toujours tenir.

Tu as juste besoin d’être.
Et d’être là, pleinement.

Sans prouver.
Sans démontrer.
Sans surjouer.

Si ces mots résonnent…

Partage-les à une autre dirigeante qui a besoin de les entendre.
Parfois, il suffit d’un simple texte pour qu’une femme se redresse et se souvienne de sa valeur.

Véronique Santoro

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